• Attentats au Sahel

    Berlin intensifie le débat sur la politique au Sahel. Au Mali et au Niger, les spéculations sur une aide extérieure pour des attaques contre des pipelines se poursuivent. Kiev s'engage à soutenir les attaques contre les troupes malo-russes.

    BAMAKO/NIAMEY/BERLIN (rapport exclusif) – Les conseillers gouvernementaux de Berlin intensifient leur débat sur les corrections à apporter à la politique d'influence allemande au Sahel. A l'avenir, il faudra « définir plus clairement » quelles forces dans la région sont considérées comme « légitimes », peut-on lire dans une étude récente de la Deutsche Gesellschaft für Auswärtige Politik (DGAP) en ce qui concerne le fait que des gouvernements putschistes sont au pouvoir dans les Etats centraux du Sahel. Les auteurs estiment que Berlin a déjà misé sur une «coopération avec la population civile » dans le passé, tandis que Paris a favorisé une « répression sévère de la junte » au Mali et au Niger. Le débat se poursuit alors que les spéculations vont bon train au Sahel sur le fait que la récente attaque des séparatistes touaregs contre les soldats maliens et les miliciens russes pourrait avoir été soutenue non seulement par des djihadistes proches d'Al-Qaïda, mais aussi par la France. Un groupe d'opposition au Niger, qui cherche à renverser le gouvernement par la violence, a été fondé depuis Paris. En même temps, les services secrets militaires ukrainiens déclarent avoir participé à l'attaque touareg de la semaine dernière contre des cibles malo-russes. Lire la suite

  • Querelle à propos de Viktor Orbán

    Les tentatives de punir Orbán pour son voyage à Moscou et à Pékin et sa recherche de la paix provoquent une dispute au sein de l'UE. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères mène des discussions en Chine sur les voies vers la paix.

    BRUXELLES/KIEV (rapport exclusif) – Les efforts visant à punir le Premier ministre hongrois Viktor Orbán pour ses voyages en Russie et en Chine provoquent de nouvelles disputes au sein de l'UE. Orbán a récemment eu des entretiens avec le président russe Vladimir Poutine, le président chinois Xi Jinping et Donald Trump, et a ensuite déclaré qu'il avait exploré les possibilités de négociations de paix dans la guerre en Ukraine. Les ministres et les hauts fonctionnaires de l'UE ont déjà commencé à le réprimander en boycottant les réunions que la Hongrie organise dans le cadre de sa présidence du Conseil de l’UE. Mais lundi, une vive dispute a éclaté à ce sujet : Les gouvernements de plusieurs Etats membres, dont l'Allemagne, craignent qu'en isolant Orbán, ils ne lui organisent de nouvelles sympathies. C'est aussi parce que les parties de la population de l'UE qui souhaitent la fin de la guerre en Ukraine ne se sentent pas représentées par les partis gouvernementaux et les principaux partis d'opposition de la plupart des Etats membres. Orbán se présente maintenant comme une alternative. Peu après son voyage en Chine, qui a été fortement critiqué, le ministre des affaires étrangères de l'Ukraine, Dmytro Kuleba, est arrivé hier mardi à Pékin. Lire la suite

  • Commandement de l'Ukraine à Wiesbaden

    L'OTAN met en place un nouveau commandement à Wiesbaden pour coordonner la participation indirecte de ses Etats membres à la guerre en Ukraine. A Wiesbaden, des généraux US ont participé à l'élaboration des stratégies de guerre de Kiev.

    WASHINGTON/WIESBADEN (rapport exclusif) – Les plans de bataille ukrainiens de l'année dernière ont été développés en grande partie à Wiesbaden. C'est ce que révèlent les médias états-uniens. Selon ces informations, des généraux des Etas-Unis basés à Wiesbaden ont reçu à plusieurs reprises des militaires et des politiciens ukrainiens de premier plan afin de « discuter » de leur stratégie de guerre. Le commandement US à Wiesbaden, qui organise le soutien militaire de l'Ukraine, est actuellement en train d'être transformé en commandement de l'OTAN ; à l'avenir, il coordonnera depuis Wiesbaden, sous le nom de NSATU (NATO Security Assistance and Training for Ukraine), le réarmement des forces armées ukrainiennes contre la Russie. Le gouvernement allemand en particulier s'était opposé à la dénomination initialement prévue de « Mission OTAN Ukraine » afin d'éviter, du moins dans le nom, toute allusion à une opération militaire régulière - en fait contre la Russie. La nouvelle structure doit notamment assurer le lien militaire à long terme de l'Ukraine avec l'OTAN et ses industries d'armement. Le fait que le commandement ne soit plus seulement soumis aux Etats-Unis mais à l'alliance occidentale renforce l'influence de Berlin par rapport à celle de Washington. Lire la suite

  • Moscou à portée de tir

    L’Allemagne participe au développement d’une arme européenne à moyenne portée pouvant atteindre la Russie et déploie temporairement des missiles de croisière américains. L’OTAN coordonne l’armement des États membres.

    BERLIN/WASHINGTON (rapport exclusif) – L’Allemagne participe au développement de nouvelles armes à moyenne portée capables d’atteindre des cibles en Russie, dont probablement Moscou. C’est ce qui ressort des rapports du sommet de l’OTAN qui s’est terminé hier à Washington. Selon ces informations, l’Allemagne, la France, l’Italie et la Pologne ont décidé de développer ensemble un missile de croisière ou un missile hypersonique qui pourrait avoir une portée d’environ 2000 kilomètres. Cela mettrait la capitale russe à portée si l’arme était déployée en République fédérale. En attendant, des missiles de croisière américains de type Tomahawk ainsi que des missiles guidés SM-6 seront stationnés en Europe, probablement à Wiesbaden. Washington veut également y installer des armes hypersoniques de type Dark Eagle dès que leur développement sera terminé. Le sommet de l’OTAN à Washington fait suite à ceux de Madrid (2022) et de Vilnius (2023) : Si l’alliance militaire avait décidé d’un nouveau modèle de forces armées à Madrid et de nouveaux plans de défense à Vilnius, le sommet de Washington a servi à concrétiser ces plans – y compris le développement de capacités industrielles d’armement et le développement de nouvelles armes. Lire la suite

  • Les monnaies occidentales sous pression

    Les sanctions occidentales contre la Russie mettent la domination mondiale du dollar américain sous pression et affaiblissent l’euro. Sa part dans les réserves mondiales de devises diminue déjà.

    WASHINGTON/MOSCOU/BERLIN (rapport exclusif) - Sous l’effet des sanctions occidentales contre la Russie, la domination mondiale du dollar américain et la position de l’euro dans les réserves mondiales de devises sont sous pression. Selon les observateurs, les récentes sanctions américaines contre la bourse de Moscou et contre d’autres institutions financières russes font que le yuan chinois devient la monnaie principale dans le commerce des devises en Russie - probablement « une fois pour toutes », comme le dit une analyse de la fondation américaine Carnegie Endowment. L’important commerce sino-russe se déroule également de plus en plus dans la monnaie chinoise. La Chine renonce toujours davantage au dollar américain dans ses échanges commerciaux avec d’autres pays et renforce le système de paiement chinois CIPS, qui dépend encore dans une certaine mesure de SWIFT, mais qui pourrait devenir totalement autonome. Alors que certains spécialistes estiment que la domination du dollar américain est assurée dans tous les cas « à court et moyen terme », l’euro est déjà en train de perdre de son importance en tant que monnaie de réserve mondiale. Les observateurs avertissent que le gel des actifs russes dans l’UE découragera les investisseurs et accélérera la chute de l’euro. Lire la suite

  • « Rappel national en Europe »

    Le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen devient la première force lors aux élections lé-gislatives en France. Des conseillers du gouvernement soulignent des parallèles entre la domination allemande dans l'UE et la montée en puissance du RN.

    PARIS/BERLIN (rapport spécial) - Des conseillers du gouvernement berlinois soulignent des parallèles entre la do-mination de l'Allemagne dans l'UE et la montée en puissance du Rassemblement national (RN). Le RN avertit régulièrement que la République fédérale cherche « non seulement une domination éco-nomique mais aussi militaire » et affaiblit donc « délibérément les positions françaises », selon la Deutsche Gesellschaft für Auswärtige Politik (DGAP). L'argument fait effet. Juste avant le premier tour des élections législatives d'hier, un stratège principal du RN a exposé au public allemand com-ment son parti gouvernerait en cas de victoire électorale. Ainsi, une « rupture avec l'UE » doit être évitée : le RN vise une politique étrangère « pragmatique » et ne lancera pas non plus de politiques économiques unilatérales. Cependant, le parti voit l'UE face à une vague de « rappel national ». Alors que le RN devient la première force après le premier tour des élections, les conservateurs Les Républicains refusent explicitement de donner des consignes de vote contre le RN pour le second tour. La coalition autour du parti présidentiel Renaissance n’appuiera pas les politiciens de La France Insoumise (LFI) dans la lutte contre le RN. Lire la suite