• Critique littéraire : Industriels et banquiers français sous l’occupation

    Annie Lacroix-Riz examine la collaboration entre les dirigeants de l'économie française et les occupants allemands entre 1940 et 1944. Il s'agissait de profits dans une Europe unifiée sous domination allemande.

    Début septembre 1941, certains des industriels et banquiers les plus influents de la France occupée par l'Allemagne ont clairement exprimé leur position sur les plans du Reich nazi pour la réorganisation du continent européen. Lors d'une réunion avec un haut fonctionnaire allemand de l'économie à Paris, après quelques mots d'introduction de Pierre Pucheu, un homme d'affaires qui venait d'être nommé ministre de l'Intérieur du régime de Vichy, Henri Ardant prit la parole. Le chef de la puissante Société Générale a déclaré, en accord avec Pucheu et d'autres entrepreneurs français, qu'ils soutenaient fermement les idées de l'Allemagne pour l'Europe, notamment celle, sous la direction de Berlin, de supprimer les « frontières douanières et [de] créer une monnaie unique pour l’Europe ». Cette déclaration était remarquable, selon un rapport strictement confidentiel rédigé par un participant allemand, d'autant plus qu'Ardant était alors considéré comme « le premier et le plus important des banquiers français ». L'historienne française Annie Lacroix-Riz cite ce rapport dans son ouvrage complet, désormais publié dans une deuxième édition révisée, intitulé « Industriels et banquiers français sous l'occupation ». Lire la suite

  • Critique littéraire: Mutinerie: Comment notre monde bascule

    Peter Mertens analyse la révolte du Sud global contre la domination occidentale.

    [Translate to French:]

    Le monde est en ébullition, a déclaré Fiona Hill, ex-collaboratrice du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, dans un discours prononcé en mai dernier à Tallinn, la capitale estonienne. Dans de nombreux pays du Sud, les « élites et les populations » s'opposent de plus en plus à l'hégémonie de l'Occident et des États-Unis. La conviction s'impose que l'Occident a « imposé » au Sud, « dans une période de faiblesse », un système international qui ne répond pas à ses besoins et à ses intérêts. Au lieu de cela, les puissances transatlantiques « dominent le discours international ». L'exemple le plus récent, a reconnu Hill, est la guerre en Ukraine. De l'avis de nombreux pays du Sud, il ne s'agit pas de sauver l'Ukraine, mais plutôt la domination mondiale de l'Occident, que la Russie a ouvertement remise en question avec la guerre. C'est aussi la raison pour laquelle les sanctions contre la Russie n'ont pas reçu de soutien dans le Sud. Il s'agit d'une mutinerie contre ce qu'ils considèrent comme l'Occident collectif. Lire la suite