• « Nous décidons nous-mêmes »

    L'UE se retrouve en conflit avec le gouvernement nigérien à cause des activités arbitraires de son ambassadeur au Niger. Le Niger poursuit sa lutte pour l'autonomie au niveau économique et continue d'être attaqué par l'Europe.

    NIAMEY/BRUXELLES (rapport exclusif) - Le Niger s'oppose aux activités non autorisées de l'UE sur son territoire et demande le remplacement de l'ambassadeur de l'UE à Niamey. L'objet du conflit est que l'ambassadeur de l'UE a distribué de manière autonome l'aide de l'UE aux victimes des inondations dévastatrices au Niger, sans concertation avec le gouvernement nigérien et même contre sa volonté déclarée. Après les protestations de Niamey, l'UE a rappelé l'ambassadeur pour des consultations - sans doute dans l'espoir que le Niger se retrouve dépendant de l'aide et qu'il cède dans la dispute. Ce n'est pas le cas. Depuis le coup d'Etat du 26 juillet dernier, le Niger a commencé à se libérer systématiquement de sa dépendance vis-à-vis de la France, mais aussi d'autres pays occidentaux. Il lutte pour son indépendance économique après l'expulsion des forces armées occidentales, y compris de l'armée allemande, et se défend contre les activités des services secrets français à l'étranger. Lors d'une conférence de solidarité la semaine dernière, il a été dit que l'on ne recevait enfin « plus d'instructions de Paris » et que l'on décidait désormais soi-même du développement politique et économique dans son propre pays. Lire la suite

  • Attentats au Sahel

    Berlin intensifie le débat sur la politique au Sahel. Au Mali et au Niger, les spéculations sur une aide extérieure pour des attaques contre des pipelines se poursuivent. Kiev s'engage à soutenir les attaques contre les troupes malo-russes.

    BAMAKO/NIAMEY/BERLIN (rapport exclusif) – Les conseillers gouvernementaux de Berlin intensifient leur débat sur les corrections à apporter à la politique d'influence allemande au Sahel. A l'avenir, il faudra « définir plus clairement » quelles forces dans la région sont considérées comme « légitimes », peut-on lire dans une étude récente de la Deutsche Gesellschaft für Auswärtige Politik (DGAP) en ce qui concerne le fait que des gouvernements putschistes sont au pouvoir dans les Etats centraux du Sahel. Les auteurs estiment que Berlin a déjà misé sur une «coopération avec la population civile » dans le passé, tandis que Paris a favorisé une « répression sévère de la junte » au Mali et au Niger. Le débat se poursuit alors que les spéculations vont bon train au Sahel sur le fait que la récente attaque des séparatistes touaregs contre les soldats maliens et les miliciens russes pourrait avoir été soutenue non seulement par des djihadistes proches d'Al-Qaïda, mais aussi par la France. Un groupe d'opposition au Niger, qui cherche à renverser le gouvernement par la violence, a été fondé depuis Paris. En même temps, les services secrets militaires ukrainiens déclarent avoir participé à l'attaque touareg de la semaine dernière contre des cibles malo-russes. Lire la suite