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  • « Confrontation maximale »

    Des tensions ont assombri la visite du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi à Berlin. Mercredi déjà, la représentante de l'UE pour les affaires étrangères, Kaja Kallas, avait lancé des accusations insultantes contre la Chine.

    BERLIN/BRUXELLES/PÉKIN (Rapport exclusif) - L'escalade des tensions entre l'UE et la Chine a assombri la visite du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi en République fédérale d'Allemagne hier. Wang est en visite en Europe cette semaine pour préparer le sommet UE-Chine qui se tiendra dans trois semaines. M. Wadephul s'est plaint de ce que l'Allemagne considère comme un approvisionnement insuffisant de l'Europe en terres rares et a appelé M. Wang à prendre des mesures contre la Russie. Wang a souligné que l'Allemagne contrôlait également les exportations de biens à double usage, tant civils que militaires, et qu'elle n'avait donc aucune raison de critiquer les actions de la Chine. Si un certain rapprochement entre l'UE et la Chine s'était dessiné au printemps sous l'influence de l'offensive douanière de Trump, cette phase assez courte semble désormais passée. En juin déjà, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait lancé publiquement des accusations insultantes à l'encontre de Pékin lors du sommet du G7. Mercredi, la responsable des affaires étrangères de l'UE, Kaja Kallas, a fait de même. Lors du sommet du G7, Mme Von der Leyen a proposé que l'UE s'associe aux États-Unis contre la Chine. Lire la suite

VIDEO-KOLUMNE

War against China

There is a reflex in Europe that is detrimental to China. It is the downside of the respectful awe at China's vastness, its size, its culture, and statehood. By comparison, Europe appears tiny. The comparison mitigates the error of being incomparable. China is greater.

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  • Blocage des frontières unilateral (II)

    La Pologne met en place ses propres contrôles à la frontière germano-polonaise en réponse aux contrôles allemands. Berlin continue de refouler les demandeurs d'asile, même si ça a été jugé illégal par les tribunaux.

    BERLIN/VARSOVIE/LUXEMBOURG (rapport exclusif) – La Pologne réagit aux contrôles mis en place unilatéralement par Berlin aux frontières extérieures allemandes et instaure à son tour des contrôles à la frontière germano-polonaise. C'est ce qu'a annoncé le Premier ministre Donald Tusk mardi dernier. Selon Tusk, il aurait discuté « à plusieurs reprises » avec le chancelier allemand Friedrich Merz de cette mesure vivement critiquée en Pologne. Il aurait même averti « la partie allemande » dès le mois de mars, c'est-à-dire avant sa mise en place, des conséquences à prévoir. En vain : le gouvernement fédéral reste inflexible sur les contrôles et surtout sur le refoulement illégal des demandeurs d'asile. Début juin, le tribunal administratif de Berlin a déclaré cette pratique illégale dans une procédure exemplaire. Merz et le ministre de l'Intérieur Alexander Dobrindt ont dit qu'ils continueraient à appliquer cette pratique malgré le jugement rendu. Les contrôles, qui causent de graves perturbations dans la vie quotidienne de toute la zone frontalière et nuisent sérieusement au mythe d'une Europe « sans frontières » à l'intérieur de ses frontières, suscitent également un grand mécontentement dans d'autres pays, comme au Luxembourg, dont le Premier ministre Luc Frieden s'est exprimé mardi à Berlin. Lire la suite

  • Critique littéraire : Industriels et banquiers français sous l’occupation

    Annie Lacroix-Riz examine la collaboration entre les dirigeants de l'économie française et les occupants allemands entre 1940 et 1944. Il s'agissait de profits dans une Europe unifiée sous domination allemande.

    Début septembre 1941, certains des industriels et banquiers les plus influents de la France occupée par l'Allemagne ont clairement exprimé leur position sur les plans du Reich nazi pour la réorganisation du continent européen. Lors d'une réunion avec un haut fonctionnaire allemand de l'économie à Paris, après quelques mots d'introduction de Pierre Pucheu, un homme d'affaires qui venait d'être nommé ministre de l'Intérieur du régime de Vichy, Henri Ardant prit la parole. Le chef de la puissante Société Générale a déclaré, en accord avec Pucheu et d'autres entrepreneurs français, qu'ils soutenaient fermement les idées de l'Allemagne pour l'Europe, notamment celle, sous la direction de Berlin, de supprimer les « frontières douanières et [de] créer une monnaie unique pour l’Europe ». Cette déclaration était remarquable, selon un rapport strictement confidentiel rédigé par un participant allemand, d'autant plus qu'Ardant était alors considéré comme « le premier et le plus important des banquiers français ». L'historienne française Annie Lacroix-Riz cite ce rapport dans son ouvrage complet, désormais publié dans une deuxième édition révisée, intitulé « Industriels et banquiers français sous l'occupation ». Lire la suite

  • Du Kosovo à la Lituanie

    Berlin a prolongé la mission de la Bundeswehr au Kosovo. La guerre en Yougoslavie en 1999 a marqué un tournant dans la remilitarisation de la politique de puissance allemande. Depuis lors, l'armée allemande est de retour en Europe de l'Est.

    BERLIN/PRISTINA (rapport exclusif) – L'Allemagne maintiendra sa présence militaire au Kosovo pendant une année supplémentaire. C'est ce qu'a décidé le Bundestag jeudi dernier. La Bundeswehr est stationnée au Kosovo depuis maintenant 26 ans, avec pour objectif déclaré de stabiliser la région. Au cours des dernières années, la situation a toutefois dégénéré à plusieurs reprises en violents affrontements. La sécession du Kosovo de la Serbie, imposée par l'OTAN avec la participation de l'Allemagne depuis la guerre de Yougoslavie en 1999, n'est toujours reconnue que par moins de la moitié des États membres de l'ONU. Aujourd'hui, la République fédérale n'est pas seulement une puissance d'occupation au Kosovo, elle a également continuellement renforcé son influence militaire en Europe de l'Est dans le cadre de la lutte géostratégique contre la Russie. La participation allemande à l'agression contre la Yougoslavie en 1999, contraire au droit international, a constitué une étape décisive sur la voie du retour des forces armées allemandes en Europe de l'Est et de la remilitarisation de la politique de puissance allemande. Entre-temps, Berlin construit sa première base militaire permanente à l'étranger en Lituanie, dans une région où l'Allemagne a autrefois mené sa guerre d'extermination contre l'Union soviétique. Lire la suite

  • « Phase deux du tournant historique »

    L'OTAN fixe un objectif de 5 %. L’Allemagne souhaite tripler le budget militaire, qui passerait de 52 milliards d'euros (2024) à 153 milliards d'euros (2029). Un expert en politique étrangère affirme : « Nous sommes en guerre avec la Russie. »

    LA HAYE/BERLIN (rapport exclusif) – L'OTAN va prendre la tête de la course mondiale à l'armement et renforcer encore sa position de leader mondial en matière de militarisation. C'est l'une des principales conséquences de la décision prise mercredi lors du sommet de l'OTAN à La Haye, qui prévoit de fixer à partir de 2035 les dépenses militaires des États membres à 5 % du produit intérieur brut (PIB) – 3,5 % pour les besoins militaires directs et 1,5 % pour les besoins militaires indirects, en particulier les infrastructures. Aujourd'hui déjà, 55 % de toutes les dépenses militaires mondiales sont consacrées à l'OTAN. Seuls quelques pays dépensent plus de 3,5 % pour leurs forces armées, parmi lesquels Israël (8,8 %) et l'Arabie saoudite (7,3 %). Le gouvernement fédéral allemand souhaite tripler le budget militaire, qui passerait d'environ 52 milliards d'euros en 2024 à près de 153 milliards d'euros en 2029. Cela s'accompagnerait d'un nouvel endettement qui pourrait atteindre plus de 4 % du PIB en 2029. Pour justifier cette décision, le chancelier Friedrich Merz a déclaré mercredi que la Russie menaçait « toute la paix » en Europe. Un expert en politique étrangère affirme : « Nous sommes déjà en guerre avec la Russie », dans une « guerre hybride ». Lire la suite

  • Sale boulot – Drecksarbeit

    L'Allemagne, la France et le Royaume-Uni annoncent des négociations avec l'Iran pour vendredi. Merz félicite Israël pour sa guerre d'agression et parle de « sale boulot fait "à notre place". Des critiques sévères viennent du Moyen-Orient.

    TÉHÉRAN/TEL AVIV/BERLIN (rapport exclusif) – Les trois puissances de l'Europe occidentale – l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne – annoncent pour ce vendredi à Genève une rencontre avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi. Cette initiative est motivée par la volonté de développer une position indépendante des Etats-Unis dans le conflit sur le programme nucléaire iranien. Parmi les trois puissances d'Europe occidentale, la République fédérale d'Allemagne s'est clairement rangée du côté d'Israël et a déclaré que la guerre d'agression contre l'Iran était couverte par le « droit à l'autodéfense ». Le chancelier Merz a même déclaré qu'avec cette guerre, qui a déjà fait plus de 500 morts jusqu'à hier, Israël « fait le sale boulot pour nous tous ». Au sein de l'UE, toute une série d'États ne partagent pas la position allemande ; la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, l'a adoptée contre son gré, et pas pour la première fois. Les États du Proche et du Moyen-Orient critiquent en revanche vivement la guerre d'agression menée par Israël, conformément au droit international. Même l'opposition iranienne, jusqu'ici pro-occidentale, proteste massivement contre les bombardements meurtriers d'Israël. Lire la suite

  • Du droit à la guerre d'agression

    Berlin approuve la guerre d'agression d'Israël contre l'Iran. Les experts en droit international considèrent cette guerre et l'assassinat de scientifiques nucléaires iraniens comme contraires au droit international.

    BERLIN/TEL AVIV/TÉHÉRAN (rapport exclusif) – Le gouvernement fédéral approuve la guerre d'agression menée par Israël contre l'Iran, en violation du droit international, et ne critique pas l'assassinat de scientifiques civils par les forces armées israéliennes. Le chancelier fédéral Friedrich Merz a déjà déclaré vendredi de manière catégorique à propos de l'attaque contre l'Iran : « Nous réaffirmons qu'Israël a le droit de défendre son existence et la sécurité de ses citoyens. » Comme le montrent de nombreuses déclarations d'éminents spécialistes du droit international, une frappe préventive du type de l'attaque israélienne contre l'Iran n'est autorisée que si elle permet d'empêcher une attaque imminente et irrésistible qui ne peut être évitée par d'autres moyens. Ce n'était pas le cas ici ; en outre, l'Iran était en pourparlers avec les Etats-Unis au sujet de son programme nucléaire. Même l'assassinat ciblé de scientifiques nucléaires iraniens ne saurait être justifié au regard du droit international, constate un expert US. Divers gouvernements fédéraux, de la coalition rouge-verte à la coalition entre l'Union et le FDP, ont couvert dans le passé des crimes commis par des alliés proches, tels que la déportation de personnes soupçonnées de terrorisme vers des prisons où elles ont été torturées par la CIA ou les assassinats par drones des États-Unis dans le monde entier. Lire la suite

  • « Tirer les leçons de la tornade Trump »

    Le futur ambassadeur américain auprès de l'UE est un collaborateur de la Heritage Foundation de Washington, qui coopère étroitement avec les partis d'extrême droite en Europe et vise à transformer l'UE en une Europe des nations.

    WASHINGTON/BRUXELLES (rapport exclusif) – Un collaborateur d'une organisation américaine ayant des liens étroits avec l'extrême droite en Europe est sur le point de devenir ambassadeur des États-Unis auprès de l’UE. Andrew Puzder, le dirigeant de fast-food que la Heritage Foundation à Washington compte parmi ses Distinguished Visiting Fellows, aurait, selon les rapports, survécu de justesse à son audition au Sénat américain mardi et pourrait désormais être nommé ambassadeur à Bruxelles. Proche des républicains américains, la Heritage Foundation suit la ligne de Trump depuis que son président actuel, Kevin Roberts, a pris ses fonctions en décembre 2021. Avec son Project 2025, l'association a rédigé une sorte de plan directeur pour l'administration Trump, dont plusieurs éléments importants ont depuis été intégrés dans la politique du gouvernement américain. En Europe, la Heritage Foundation collabore avec la Hongrie, dont le Premier ministre Viktor Orbán fait son éloge. Elle coopère également avec les Patriots for Europe (PfE), qui regroupent divers partis d'extrême droite en Europe. Elle vise à transformer l'UE en une confédération d'États plus souple, sur le modèle d'une Europe des nations populaire parmi l'extrême droite. Lire la suite