• Contre les réfugiés, contre la Russie

    Berlin s'efforce d'avoir de l'influence au Tchad, qui a longtemps été dominé exclusivement par Paris, dans le but de retenir les réfugiés et de repousser l'influence russe, qui s'accroît dans de plus en plus de pays du Sahel.

    N’DJAMENA/BERLIN (rapport exclusif) - La prévention contre les réfugiés ainsi que la grande lutte de pouvoir de l'Occident contre la Russie conduisent le gouvernement fédéral à faire de nouveaux efforts d'influence au Tchad. La ministre allemande du Développement, Svenja Schulze, est partie dès lundi pour ce pays africain qui accueille désormais environ 1,2 million de réfugiés, principalement en provenance du Soudan. Pour les empêcher de poursuivre leur voyage vers l'Europe, Schulze veut leur offrir des possibilités de « construire une nouvelle existence » au Tchad : « Le Tchad n'érige pas de barrières, mais fait preuve de solidarité avec les réfugiés », se félicite la ministre. Le Tchad est l'un des pays les plus pauvres du monde. L'est du pays, où vivent la plupart des réfugiés, est l'une de ses régions les plus pauvres. Berlin cherche en outre à influencer le pays parce que le gouvernement de N'Djamena commence à coopérer plus étroitement avec la Russie - comme le font aujourd'hui de nombreux pays du Sahel. L'ancienne puissance coloniale française, traditionnellement dominante au Tchad, est de plus en plus sous pression. L'Allemagne se présente à N'Djamena comme un partenaire de coopération alternatif, tout comme la Hongrie, qui développe des activités de développement au Tchad et veut y envoyer des militaires. Lire la suite