• Un jugement lourd de conséquences

    Groupe de réflexion met en garde contre les « conséquences » graves du jugement prononcé contre Marine Le Pen : les « mouvements anti-establishment » de droite pourraient se renforcer. Le soutien à Le Pen vient d'Europe, d'Israël et d'Amérique.

    PARIS/BERLIN/WASHINGTON (rapport exclusif) – Un groupe de réflexion européen met en garde contre les « conséquences européennes plus larges » de l'exclusion de facto de Marine Le Pen de la prochaine élection présidentielle en France. Selon un récent communiqué du Conseil européen des relations étrangères (ECFR), la décision de priver Marine Le Pen de son droit de vote passif avec effet immédiat devrait entraîner un essor immédiat «des mouvements anti-establishment dans toute l'Europe». Selon les sondages, près de la moitié de la population française estime que le jugement était motivé par des raisons politiques. Des responsables politiques d'extrême droite de toute l'UE ont exprimé leur soutien à Marine Le Pen, dont un Premier ministre et un vice-Premier ministre. La politicienne a également reçu le soutien de l'Amérique du Nord et du Sud, ainsi que d'un ministre israélien qui a récemment invité des représentants de partis d'extrême droite de l'UE à une conférence à Jérusalem, et de la Heritage Foundation aux Etats-Unis. Ainsi, les éléments centraux d'un nouveau réseau de l'extrême droite transatlantique se serrent les coudes. Lire la suite

  • « Indépendance vis-à-vis des Etats-Unis »

    Débat sur le stationnement d'armes nucléaires françaises en Allemagne. Berlin prévoit un « fonds spécial » de 200 milliards d'euros pour la Bundeswehr. Selon M. Merz, l'objectif est de parvenir à une « indépendance » vis-à-vis des Etats-Unis.

    BERLIN/WASHINGTON/PARIS (rapport exclusif) – Dans un contexte d'escalade des différends transatlantiques, un débat s'engage sur le stationnement d'armes nucléaires françaises et peut-être britanniques en Allemagne. Afin de ne plus dépendre du bouclier nucléaire des Etats-Unis, Paris envisagerait d'utiliser ses propres armes nucléaires pour assurer la dissuasion nucléaire de l'Europe, rapporte le quotidien britannique Daily Telegraph. Selon ce dernier, la Grande-Bretagne pourrait également y participer. Par le passé, de telles considérations ont toujours échoué parce que l'Allemagne voulait s'assurer un droit de regard sur les armes nucléaires françaises, ce que la France a toujours rejeté. Il n'est pas certain qu'un accord puisse être trouvé sous la pression des récentes attaques de l'administration Trump, qui vont de la menace d'annexion du Groenland à la promotion de l'extrême droite en Europe, en passant par l'exclusion de l'Europe des négociations sur l'Ukraine. Sur le plan politique, l'UE a commencé à prendre clairement position contre les Etats-Unis, par exemple lors du vote sur les résolutions de l'ONU concernant la guerre en Ukraine. Pour se doter de son propre arsenal, Berlin envisage de créer un nouveau « fonds spécial » de 200 milliards d'euros. Lire la suite

  • Front commun démonstratif

    Les plus grands États et la Grande-Bretagne font front commun à Paris après leurs exclusion des négociations sur l'Ukraine. L'envoi des troupes de maintien de la paix et la mise en place d'une force militaire autonome de l'UE sont en discussion.

    PARIS/BERLIN (rapport exclusif) – Les plus grands pays de l'UE et la Grande-Bretagne ont tenté lundi à Paris de faire front commun pour réagir à leur exclusion des négociations de paix sur l'Ukraine par les Etats-Unis. Vendredi dernier, l'administration Trump a annoncé qu'elle négocierait seule avec la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Les premiers contacts directs entre les ministres des Affaires étrangères Marco Rubio et Sergueï Lavrov sont prévus ce mardi en Arabie saoudite. Le fait que Washington exclue l'UE et la relègue ainsi au second plan est un coup dur, surtout pour Berlin et Paris. La rencontre d'hier devait d'une part envisager d'éventuelles garanties de sécurité pour Kiev. Si les États européens mettaient des troupes à disposition, ils auraient un moyen pour s'imposer dans les négociations avec l'Ukraine, dit-on. L'intervention de l'armée allemande est également débattue. D'autre part, un réarmement massif commun des Etats de l'UE a été discuté, dans le but de devenir une puissance militaire indépendante des Etats-Unis. Cependant, de sérieuses divergences persistent au sein de l'UE. Dans le même temps, une poursuite de la guerre en Ukraine est considérée comme possible. Lire la suite

  • Le double rôle néocolonial

    L'accord de libre-échange UE-Mercosur a été scellé après plus de 25 ans. Le principal bénéficiaire est l'Allemagne, le principal perdant est la France. L'échec de l'accord est encore possible. Les protestations des paysans se poursuivent.

    BRASÍLIA/BRUXELLES/BERLIN (rapport exclusif) - Accompagnés de protestations, l'UE et l'association des nations sud-américaines Mercosur ont scellé vendredi leur accord de libre-échange. L'accord, qui a été négocié pendant plus d'un quart de siècle, prévoit une large suppression des droits de douane des deux côtés. Le principal gagnant est l'Allemagne, dont l'industrie pourra à l'avenir vendre plus de produits dans les pays du Mercosur et importer leurs matières premières à moindre coût, notamment le lithium et le cuivre, qui sont essentiels pour les industries de la transition énergétique. Le principal perdant est la France, qui fait relativement peu de commerce avec le Mercosur et dont les agriculteurs craignent de sérieuses pertes lorsque des produits agricoles sud-américains moins chers arriveront dans l'UE. De plus, les critiques mettent en garde contre le fait que l'accord de libre-échange confère aux pays du Mercosur un rôle néocolonial en tant que débouchés et fournisseurs de matières premières pour la riche UE et qu'il présente de graves inconvénients pour les travailleurs et l'environnement en Amérique du Sud. L'accord peut encore être rejeté par le Parlement européen ou par la résistance des pays de l'UE. Les protestations des agriculteurs se poursuivent dans plusieurs Etats membres de l'Union. Lire la suite

  • Protestations contre le libre-échange

    L'UE lance une nouvelle tentative pour faire adopter l'accord de libre-échange avec le Mercosur après 25 ans de négociations - au profit des intérêts d'exportation de l'industrie allemande. Les agriculteurs français protestent.

    BRUXELLES/BRASÍLIA/BUENOS AIRES (rapport exclusif) - Des protestations contre l'accord de libre-échange entre l'UE et l'alliance sud-américaine Mercosur éclatent peu avant la prochaine tentative de le mettre en place. L'accord, qui est en négociation depuis plus d'un quart de siècle, doit, selon la volonté de la Commission européenne, être finalisé en début de semaine prochaine en marge du sommet du G20 au Brésil et définitivement activé début décembre lors du sommet du Mercosur à Montevideo, capitale de l'Uruguay. Cela se fait notamment sous la pression de l'industrie allemande, qui a subi de lourdes pertes sur ses principaux marchés d'exportation - en Chine - ou qui est menacée de le faire. Ceci vaut pour les États-Unis. L'accord étant lié à l'ouverture du marché agricole européen aux produits agricoles des pays du Mercosur, les premiers agriculteurs sont descendus dans la rue dès mardi à Aurillac, dans le sud de la France, et mercredi à Bruxelles. Les agriculteurs français annoncent de dures manifestations pour les semaines à venir. Pendant ce temps, l'UE continue de perdre du terrain face à la Chine au sein du Mercosur et de ses États membres. Lire la suite

  • « Rappel national en Europe »

    Le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen devient la première force lors aux élections lé-gislatives en France. Des conseillers du gouvernement soulignent des parallèles entre la domination allemande dans l'UE et la montée en puissance du RN.

    PARIS/BERLIN (rapport spécial) - Des conseillers du gouvernement berlinois soulignent des parallèles entre la do-mination de l'Allemagne dans l'UE et la montée en puissance du Rassemblement national (RN). Le RN avertit régulièrement que la République fédérale cherche « non seulement une domination éco-nomique mais aussi militaire » et affaiblit donc « délibérément les positions françaises », selon la Deutsche Gesellschaft für Auswärtige Politik (DGAP). L'argument fait effet. Juste avant le premier tour des élections législatives d'hier, un stratège principal du RN a exposé au public allemand com-ment son parti gouvernerait en cas de victoire électorale. Ainsi, une « rupture avec l'UE » doit être évitée : le RN vise une politique étrangère « pragmatique » et ne lancera pas non plus de politiques économiques unilatérales. Cependant, le parti voit l'UE face à une vague de « rappel national ». Alors que le RN devient la première force après le premier tour des élections, les conservateurs Les Républicains refusent explicitement de donner des consignes de vote contre le RN pour le second tour. La coalition autour du parti présidentiel Renaissance n’appuiera pas les politiciens de La France Insoumise (LFI) dans la lutte contre le RN. Lire la suite